l'histoire
 

 

CLAC LOGEMENT DIT NON À LA GENTRIFICATION DE ST-HENRI!

Confronté-e-s à l'opposition du projet de développement Quai des Eclusiers, les conseiller-e-s s'enfuient

Montréal, le 13 novembre, 2002.

Une délégation de 10 membres du Comité CLAC Logement, principalement de résident-e-s du Sud-ouest, ont visité les conseillèr-e-s de la Ville Line Hamel, Robert Bousquet et Jacqueline Montpetit à leurs bureaux d'arrondissement ce matin, à 10:30. Les membres de la délégation ont insisté à rencontrer les conseillèr-e-s afin de demander que ces dernièr-e-s refusent d'émettre un permis de construction aux Développements des Éclusiers, une compagnie de développement immobilier. Cette compagnie contribue à la gentrification de St-Henri en voulant construire 450 unités de condos de luxe (incluant marina privée et cinéma) le long du Canal de Lachine.

Il est clair et établi que la majorité des résident-e-s du Sud-ouest s'opposent au projet de condos. Malgré tout, les élu-e-s du Sud-ouest ignorent cette opposition et prouvent une fois de plus que leur "processus de consultations publiques" est une farce. Il n'y a eu qu'une rencontre de consultation de l'Arrondissement tenue le 27 septembre, 2002, et elle a été très peu publicisée. Les conseillèr-e-s ont tendu l'oreille pendant 2 heures alors qu'une salle comble de résident-e-s du Sud-ouest déclarait son opposition aux condos, puis ont tout de même octroyé le permis de démolition aux développeurs. Le POPIR comité logement de St-Henri a amené cette décision en appel et a présenté une argumentation solide. Cependant, cette autre tentative s'est aussi fait balayer. Les membres de la communauté ont été poli e-s jusqu'à présent et ont tenté de se faire entendre en utilisant les voies bureaucratiques prévues. CLAC Logement a décidé cette semaine qu'il était grand temps que les élu-e-s écoutent les gens de leur circonscription.

Les conseillèr-e-s ont refusé de rencontrer la délégation ce matin. Les pauvres et les travailleurs et travailleuses dans le Sud-ouest, et à-travers la ville, risquent de se faire mettre à la porte de leur logement et de se retrouver sans logis dû à la hausse foudroyante des loyers et du manque de logement. Devant la sévérité de la crise du logement à Montréal, les membres de la délégation ont estimé que la situation est trop urgente pour accepter de prendre rendez-vous pour une date ultérieure avec Hamel, Bousquet et Montpetit. Les membres ont confronté ces politicien-ne-s dans leur salle de réunion et leur ont présenté la lettre ci-jointe. Les bras droits des conseillèr-e-s ont appelé la police et ont tassé les visiteur-e-s afin de laisser s'enfuir leurs patron-e-s sans que ces dernièr-e-s aient à répondre aux revendications. Alors que les membres de la délégation se sont fait traiter de « sauvages agressifs », il est clair que les vrais gestes d'agression sont ceux posés par des politicien-ne-s qui construisent des condos de luxe pour des yuppies alors que des personnes dorment dans la rue et que des familles sont forcées à quitter leur logement.

Ceci n'est que la première d'une série d'actions planifiées par CLAC Logement et par d'autres résident-e-s du Sud-ouest afin de contrer la gentrification des quartiers et de s'assurer que tous et toutes ont accès à un logement adéquat. La délégation retournera visiter les bureaux de l'Arrondissement encore et encore, jusqu'à ce que les conseillèr-e-s annoncent publiquement que les Développements des Éclusiers n'obtiendront pas le permis de construction pour leur projet. Les membres de la communauté feront preuve de leur force aux Conseils de l'Arrondissement et Conseils de la Ville. Le projet de condos du Quai des Éclusiers sera empêché. Les résident-e-s du Sud-ouest ne se feront pas chasser par la gentrification et le profit.

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À : ConseillèrEs de l'Arrondissement du Sud-ouest
6039 boul. Monk
H4E 3H5

CC: Maire Gérald Tremblay, Conseil de la Ville de Montréal, Compagnie Développements des Éclusiers, et sources médiatiques canadiennes (Radio Canada, La Presse, La Voix populaire, etc.)

Re : Lettre ouverte à Line Hamel, Robert Bousquet et Jacqueline Montpetit

Le 13 novembre 2002

Montréal, Québec -- En tant que résidentEs, locataires et citoyenNEs de l'Arrondissement du Sud-ouest, CLAC Logement exige une fois de plus qu'aucun condominium ne soit construit aux abords du canal de Lachine. Nous réaffirmons notre rejet sans équivoque du projet des 450 unités de condos de luxe de la Compagnie Développements des Éclusiers aux 4110-4120 rue St-Ambroise.

Dans le contexte de la crise du logement qui sévit à Montréal, un tel projet n'est pas bénin. Il a plutôt des conséquences graves et réelles pour la population locale qui subit déjà des hausses de loyers exorbitantes, des évictions de plus en plus fréquentes et des reprises de logement faites de mauvaise foi. La construction de ce complexe rendra le processus de gentrification irréversible. Résultat : le départ des ménages qui ne peuvent aucunement se payer un 5 1⁄2 à 1,200$. Rappelons que plus de 75% des résidentEs du Sud-ouest sont des locataires et que le revenu moyen annuel de ces dernièrEs est de moins de 19,000$.

À deux reprises déjà, vous avez prétendu tenir des consultations publiques au sujet du permis de démolition des bâtiments situés aux 4110-4120 rue St Ambroise lors desquelles plusieurs représentantEs de divers groupes communautaires ainsi que des résidentEs ont clairement manifesté leur opposition au projet. Nous avons poursuivi les démarches prescrites par votre bureaucratie pour en venir à la conclusion que tout comme les unités de condos qui étaient vendues avant même d'avoir le permis de démolition, nos représentantEs étaient bel et bien déjà venduEs aussi.

Vous avez non seulement le pouvoir mais aussi le devoir et l'obligation envers tous ceux et celles qui sont victimes de la crise du logement de ne pas octroyer de permis de construction pour ces condos. Sachez bien que votre intérêt pour les promoteurs immobiliers ne passera dans le silence.

Nous vous visitons pour vous envoyez un cri d.alerte de la communauté. Si, aujourd'hui, vous ignorez encore une fois notre demande, vous ne pourrez pas nous ignorer au Conseil de Ville le 25 novembre prochain.

CLAC Logement