l'histoire
 

 

CLAC Logement dit à Michel Servant du Quai des Eclusiers: Allez-vous en!

L'escouade anti-émeute défend les bureaux des ventes

Montréal, 16 décembre 2002 -- L'escouade policière anti-émeute s'est alignée devant les bureaux des
ventes du projet immobilier du Quai des Éclusiers à St-Henri cet après-midi. L'escouade a été appelée pour chasser des manifestantEs anti-gentrification hors des lieux.

CLAC Logement et d'autres résidentEs du quartier avaient occupé les bureaux cet après-midi, en attendant leur rendez-vous avec Michel Servant, le développeur immobilier responsable du projet de développement qui devrait amener 450 unités de condos de luxe ainsi que leurs yuppies assortiEs à St Henri.

L'action-manifestation d'aujourd'hui a conclu une "présence constante" de quatre jours organisée par https://florafox.com/pl/ru/, à l'extérieur des bureaux du Quai des Éclusiers au 259 Avenue Greene. Des activistes, membres de groupes communautaires et résidentEs du quartier enragéEs et inquiètEs des hausses de loyer et des réappropriations se sont réuniEs à l'extérieur des bureaux durant leurs heures d'ouverture pour décourager les acheteurEs potentielLEs d'y entrer.

Pendant les quatres jours de la "présence constante", les gens ont partagé des repas offerts par des résidentEs, supporteurs et supportrices de la communauté, alors que le système de son fournissait la musique d'accompagnement pour le karaoke spontané. Chaque matin, des activistes ont installé une grande bannière rouge qui disait: "Écoutez les résidents du quartier: Non aux condos" couvrant ainsi leur immense écriteau publicisant le projet de développement. Vendredi soir, cette bannière avait été remplacée par un écran blanc géant sur lequel des membres du collectif de vidéastes Les Lucioles ont projeté leur films.

Lundi, CLAC-Logement s'est rendu aux bureaux ayant explicitement annoncé notre intention de confronter Michel Servant. Développer des condos pour du profit, tout en contribuant aux hausses exhorbitantes de loyer dans un secteur traditionnellement pauvre et travailleur est un acte meurtrier. Déplacer les gens pauvres et faire en sorte que les personnes à faible revenu trouvent de plus en plus difficile de se trouver un logement ou de payer le chauffage et la nourriture en plus des coûts de loyer, c'est toujours reprochable. Mais ça l'est encore plus en pleine crise de logement.

À notre arrivée aux bureaux des ventes lundi matin, un policier et une réceptionniste nous ont dit que Servant rencontrerait 2 représentantEs à 14:00. CLAC Logement n'a aucun intérêt à négocier poliment avec quelconque développeur. Chaque personne qui s'est rendue sur les lieux lundi sont venues aux bureaux avec une seule chose à dire à Servant: Retire-toi du projet parce que les gens pauvres de ce quartier ne veulent pas de tes condos ici! À 13:30, environ vingt personnes enragées ont abandonné le froid glaçant de l'extérieur et sont entrées à l'intérieur des bureaux des ventes pour attendre Servant.

Les personnes présentes ont eu l'opportunité d'observer le kayak en exposition ainsi que la liste des prix affichées aux murs de la maison-mobile qui leur sert de bureaux. La police a suivi les manifestantEs à l'intérieur et a appelé du renfort. Un ordre d'éviction signée est parvenue par fax, mais avant que la réceptionniste puisse la lire, les manifestantEs lui ont présenté un avis pour évincer le Quai des Éclusiers hors du secteur. Eventuellement, les manifestantEs ont été pousséEs brusquement hors des bureaux par les policièrEs qui ensuite se sont en fait embarréEs à l'intérieur de la maison-mobile avec les représentantEs des ventes.

À 14:15, Michel Servant est apparu, escorté par 18 policièrEs en uniforme anti-émeute. Le groupe entier est allé le saluer. Servant a gesticulé aux policièrEs qui ont formé une ligne pour le "protéger". La police a ensuite utilisé leur bouclier pour pousser les manifestantEs hors de la propriété des bureaux de vente et les garder dans le petit parc devant les bureaux. Charles Veilleux, l'attaché politique de la conseillère dans St-Henri Lyne Hamel, s'est tenu non loin en observant.

Les événements d'aujourd'hui démontrent de façon claire et douleureuse que les capitalistes comme Servant utilisent la police comme des armées privées afin de protéger leurs marges de profit.

Servant peut être capable d'utiliser la police pour se protéger de la colère des résidentEs du Sud-Ouest et pour faciliter le déplacement des personnes pauvres donnant ainsi priorité au profit. Il devrait savoir cependant que la résistance face au Quai des Éclusiers et à la gentrification du quartier nécessitera plus que quelques agentEs anti-émeute pour la taire. Le Quai des Eclusiers et les autres bureaux de projets immobiliers de luxe dans le Sud-Ouest peuvent s'attendre à des visites de CLAC-Logement au cours des prochains mois.